Ces textes sont tirés du site internet T.D.M. Terroirs du Monde.
L'AGRICULTURE CONVENTIONNELLE...
Le passage de l'agriculture tradionnelle à l'agriculture conventionnelle s'est essentielle fait à partir de la moitié du 18e sièce. Elle a coïncidé avec la révolution industrielle et la découverte de nombreuses innovations qui ont permis le passage d'une civilisation à dominante agraire et non productive à une société urbaine et une agriculture de plus en plus productive. La révolution agricole a permis de soutenir l'évolution démographique en permettant la disparition des disettes. Cela a aussi contribué à réduire la population agraire et à accélérer l'urbanisation. Cela a aussi abouti à une forte spécialisation de l’agriculture (monoculture) si bien que les plantes utilisées par l’alimentation humaine ont été réduites de plusieurs milliers à environ une centaine. L’agriculture conventionnelle est aussi caractérisée par l’utilisation d’intrants de plus en plus nombreux (engrais de synthèse, pesticides, herbicides).
La recherche agricole s’est concentrée pratiquement exclusivement sur l’augmentation de la productivité agricole et corollairement sur la maximisation des profits pour les sociétés, aujourd’hui multinationales, responsable du développement du modèle productiviste. La pratique prolongée de ce modèle d’agriculture commence à révéler ses limitations. Elle conduit de plus en plus à une dégradation des sols (salinisation, érosion, contamination de nappes phréatiques, sur-utilisation des ressources en eaux, danger pour la santé animale et humaine).
Ce modèle d’agriculture développé dans les pays industrialisés s’est progressivement transplanté au pays en voie de développement sous la pression des multinationales à la recherche de nouveaux marchés. Il existe aujourd’hui une remise en question dans les pays industrialisés (où la pression alimentaire n’existe pas) de ce type d’agriculture au profit de l’agriculture raisonnée, intégrée, biologique et biodynamique.
L'AGRICULTURE RAISONNÉE...
L'agriculture raisonnée est un mode de production agricole qui vise à une meilleure prise en compte de l'environnement par les exploitants. Le cahier de Charges porte sur le respect de l’environnement, la maîtrise des risques sanitaires, la santé et la sécurité au travail et le bien-être des animaux. Une certification est attribuée aux exploitants agricoles respectant les principes de l'agriculture raisonnée.
Pour certains opposants, l'agriculture raisonnée ne remet pas suffisamment en cause les méthodes de l'agriculture traditionnelle intensive en particulier l’utilisation des intrants de l’industrie chimique agricole ainsi que celles des OGM. Sur les 103 mesures listées, 45 sont des exigences réglementaires déjà en vigueur et 19 sont des engagements de l’agriculteur à respecter dans les 2 ans mais qui devront éventuellement faire l’objet d’un organisme de certification. Quant au reste, ce sont simplement la vulgarisation des bonnes pratiques agro-environnementales.
Le programme est considéré par ses opposants comme une concession inacceptable aux lobbies particulièrement puissants de l’industrie agroalimentaire, qui souvent sponsorisent des programmes de recherche d’institutions publiques et dont les dirigeants peuvent être, par le système «revolving doors », tour à tour dirigeants dans les entreprises agroalimentaires et responsables politiques dans les gouvernements.
L'AGRICULTURE INTÉGRÉE...
Le concept d’agriculture intégrée définit des pratiques agricoles pour produire des aliments en utilisant les moyens les plus naturels possible et des mécanismes régulateurs pour remplacer les apports chimiques et polluants. C’est une approche holistique (totale). L’exploitation agricole est considérée comme une unité de base dans laquelle évoluent les cultures et les espèces animales en complète complémentarité.
Les animaux sont envoyés dans les champs et les vignes après la récolte ou vendange pour « nettoyer » les sols des résidus. Leurs déjections apportent de l’engrais au sol. La préservation de la fertilité des sols est un aspect essentiel de ce type d’agriculture. Les moyens biologiques, chimiques et techniques sont utilisés uniquement en compléments de ce qui ne peut pas être fait par les espèces végétales ou animales et pour maintenir les exigences économiques de rentabilité de l’exploitation.
L'AGRICULTURE BIODYNAMIQUE...
Le concept de culture biodynamique a été formulé en 1924 par Steiner et est issue de l’anthroposophie, également appelée science de l'esprit. Elle avait pour but, à l’époque, de répondre aux inquiétudes de certains agriculteurs préoccupés par la dégénérescence de certaines cultures. Ses fondements sont donc plus empiriques que scientifiques.
L’agriculture biodynamique a pour but d'obtenir des plantes saines avec un rendement optimum, tout en évitant d'épuiser les sols par une exploitation trop intensive. La base de ce système est l'emploi du compost, réalisé, pour l'essentiel, à partir de fumier, de déchets végétaux et de terre, en fait de toute substance naturelle végétale ou animale susceptible d'être décomposée par les micro-organismes et les êtres vivants dans le compost. L’agriculture Biodynamique utilise aussi la technique des plantes compagnes, c'est-à-dire de plantes qui se renforcent mutuellement par leur proximité. L’utilisation de produit phytosanitaire de synthèse est rigoureusement interdite.
Tout comme l'agriculture integrée, la culture biodynamique est un concept hollistique.
En agriculture biodynamique, on accorde une grande importance aux rythmes dans la nature. L'agriculteur biodynamique tient compte des phases lunaires, et parfois des planètes, des rythmes circadiens, des rythmes saisonniers.
Elle repose aussi sur l’emploi des préparations ésotériques élaborées par Rod Steiner (en savoir plus sur Rudolf Steiner et la biodynamie).
Ce sont ces deux considérations qui différentient l’agriculture biologique de l’agriculture biodynamique.
L'AGRICULTURE ORGANIQUE OU BIOLOGIQUE...
Jusqu’à 2011, il n’y avait pas de vins biologiques comme beaucoup le pensent. Seule la viticulture pouvait être biologique (ou organique).
Le mouvement de l’agriculture biologique tire son origine en réaction à l’avènement de l’agrochimie, au milieu du 19e siècle et surtout au développement des intrants issus de la chimiosynthèse dans les années 1930.
Comme son équivalent anglophone (Organic farming), l'expression francophone Agriculture Biologique apparue vers 1950 est, au sens littéral, un pléonasme car il n'existe pas d'agriculture non biologique ou non organique. Mais elle a été choisie pour différencier cette agriculture des systèmes de production agricole faisant appel aux intrants chimiques (engrais), aux pesticides dits « phytosanitaires » (tels que les herbicides, insecticides ou les fongicides, les hormones de synthèses. Et les antiparasitaires…). L’interdiction des produits chimiques n’est pas totale en agriculture biologique mais seuls les produits naturels peuvent être utilisés comme les pyréthenes, des insecticides tirés des végétaux. Leur biodégradabilité est plus rapide et s’agissant des pyréthenes ils sont moins nocifs qu’un grand nombre d’insecticides issus de la chimie de l’agroalimentaire. L’usage de la roténone longtemps utilisé en agriculture biologique a été interdit il y a quelques années car il était impliqué dans la maladie de Parkinson chez les rats et la banalisation de son emploi coïncidait étrangement avec l’augmentation de cette maladie chez les travailleurs du vignoble.
La bouillie bordelaise, à base de sulphate de cuivre, est utilisée dans le traitement du Plasmopara viticola, l’agent du mildiou, est aussi particulièrement controversée pour la toxicité du cuivre sur les sols et dans les milieux aquatiques, ce qui va conduire à une réduction drastique de son usage même en agriculture conventionnelle dans les années qui viennent. Cette évolution est une contrainte forte pour l’agriculture biologique de la vigne et l’arboriculture fruitière.
L’agriculture Biologique est souvent comparée à la Biodynamie sans l’utilisation des préparations ésotériques et l’utilisation des calendriers lunaires et autres.
L'agriculture biologique est réglementée au niveau international et définit légalement dans de nombreux pays. Le mot « bio » signifie que les produits que nous mangeons ou utilisons ne contiennent aucun élément chimique de synthèse fabriqué par l’homme.
3 ans minimums sont nécessaires pour se faire certifier en bio. Pendant ces 3 années, le vignoble est en conversion bio : il se doit de respecter la réglementation sur les produits bio, est suivi par l'organisme de certification qui s'assure du respect de cette règlementation.
Tiré du site T.D.M. Terroirs du Monde